DISTRACTIONS

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ALBUM "SIÈCLE" (BECAUSE MUSIC)

Album « Siècle » sortie le 2 février 2024

Début juillet. La brise d’été effleure les corps. La piscine rafraîchit les cœurs et le rosé les soirées. Quentin et Charles sont en résidence dans le Sud de la France pour écrire de nouveaux morceaux, et sont rapidement rejoints par Camille venue pour y poser sa voix cristalline.

C’est dans cette ambiance douce et enivrante que sont produits comme une fulgurance les douze titres qui donneront Siècle, un album radieux, pop et électro dans ses productions, frivole dans ses couleurs mais désabusé dans ses paroles – le premier des Parisiens de Distractions. Un album aux textes désenchantés (« dans ce monde défini on avance malheureux / de son mieux / aussi loin que l’on peut » chantent-ils dans Aussi loin) car les vacances ne durent jamais. Et c’est bien là ce qui fait le sel de la musique de Distractions : des titres qui mêlent la nostalgie des voyages à l’ineptie d’un monde insensé. Avec l’espoir de s’en sortir, par nécessité.

« On voudrait se sauver mais le but est manqué de si peu »

Siècle est un album fait de grands fleuves où la mélodie a toute la place qu’elle mérite. Des progressions d’accords solaires en majeurs, une voix céleste (celle de Camille) qui enveloppe celles de Quentin et Charles, des harmonies magnétiques. Si l’urbain continue d’insuffler dans la musique de Distractions, avec Siècle, le groupe nous emmène aussi visiter l’Asie en convoquant les souvenirs de pérégrinations sur les terres vietnamiennes, tout comme leur amour pour la musique et les instruments de Ryushi Sakamoto. Mais les inspirations s’étendent à Bon Iver, Radiohead ou encore Phoenix. Une musique, au final, remplie de spontanéité : les chansons ont été faites sur le vif en quelques jours, puis sublimées au studio Motorbass par le producteur Victor Le Masne (Juliette Armanet, Kavinsky, Gaspard Augé, Starmania…).

« On prend le large »

Quelques mois après l’EP « Pacifique », Distractions tente – oui – de s’extirper du monde par la délicatesse d’une musique pop et caressante mais surtout par l’écriture. Car « un poète mort n’écrit plus, d’où l’importance de rester vivant » disait Michel Houellebecq, parmi leurs influences, même si la « cage des mots » (pour reprendre ceux d’Aragon, une autre inspiration) peut être chronophage. Pour aboutir aux morceaux, Distractions s’est en effet replongé dans des dizaines et des dizaines de pages de poèmes, écrits sur des années, pour recomposer comme des puzzles ces textes sur l’amour, l’immensité, les errances et l’impuissance face à notre monde.

Cet album, ce sont des phrases éparses et élégante dans lesquelles chacun peut mettre sa propre histoire, sa sensibilité et son imagination. Des phrases qui interrogent : « est-ce bien là le secret de cette force invisible ? / Est-ce l’amour, l’abandon qui permet de voir clair / je le crois / il le faut, recevoir ou se perdre », comme le dit Recevoir ou se perdre, avec douceur et sensibilité. Des phrases qui nous intiment de se remémorer avec nostalgie les lieux de l’enfance dans Plaisance, qui abordent la décadence dans Vanves, ou dans Ville Neuve le recommencement. Car heureusement, comme le disait encore Aragon dans Les Yeux d’Elsa, « il y a toujours un rêve qui veille » et la douceur du soleil réveillera à nouveau les sens, à défaut d’en trouver.

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