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ALBUM "THE ELECTRIC SOUP"

« The Electric Soup » sortie le 23 février 2024

Nul besoin d’avoir la tête dans les nuages pour rêvasser et s’extirper d’un monde exigu et asphyxiant. Avec sa musique espiègle
et féérique, d’un rock fripouille et enfantin, Tioklu alias Théo Cloux nous entraîne dans un univers imaginaire bienvenu face à la cruauté du monde.

Déjà dans le top 10 des meilleurs albums par les Inrocks avec Ominous Signs en 2018 sous le nom de T/O, le Strasbourgeois Tioklu offre cette fois un carnaval musical, pensé comme un véritable spectacle. Une fiction pré-apocalyptique drôle et fantasmagorique qui a un but : inviter à la perte de contrôle. Pourquoi ne pas raviver le rêve dans cette course effrénée à devoir être un adulte ?

The Electric Soup, c’est « l’album de l’immaturité » comme il aime le dire avec sarcasme. Un endroit où Moosh, son personnage principal, a connu
la Terre avant que les insectes n’y prennent goût et cherche à sauver les enfants enfermés dans «ce fruit pourri» : «peut-être que j’ai perdu la tête / même si je sais pourquoi je suis ici ».

Pourquoi s’encombrer de la normalité The Electric Soup est la suite de son EP
¿Why Not Try?. Son Sergent Pepper’s à lui avec toute la poésie et la bizarrerie que cela implique. Audacieux dans une musique extravagante
à la pop lo-fi et au rock coquin, narquois et rieur. Malicieux dans cette musique qui ne respecte bien volontiers aucune norme.

Construit comme une pièce, pensé comme un dessin-animé jusqu’aux visuels juvéniles (créés par Nina Saulier) The Electric Soup nous emmène découvrir Moosh qui atterrit sur Terre dans Straight Line, Big Days (« Boom ! J’ai atterri sur le toit d’un gratte-ciel / Comment puis-je être si haut ? »), jusqu’à son sacrifice dans un grand mijotage dans A Heavenly Home, point de départ d’un nouveau monde (« Les gens se bousculent / Passons au point d’ébullition »). Dans un mélange « mi-terrien, mi-aérien », Tioklu assoit son désir de s’amuser artistiquement – surtout face
à un monde aussi indécent. Et ça, ça se voit dans ses lives fougueux et burlesques.

Pour autant, Théo Cloux ne laisse rien passer dans sa musique, un travail « long et fastidieux » pour offrir un objet d’une pop surnaturelle
et divinatoire.

En somme, l’album The Electric Soup est une construction de morceaux d’une pop maléfique, des titres parfois foutraques mais jamais incohérents, mêlant de la cacophonie à des refrains accrocheurs, des samples des Looney Tunes dans Let Them Go
à des synthés rebondis et aériens. Mais The Electric Soup, c’est avant tout un moyen pour lui de raconter avec malice et dérision l’absurdité du monde – et de s’en éloigner pendant douze titres.

Tioklu est avant tout un bidouilleur du son, à la recherche de l’instrument le plus adéquat, des sonorités toujours plus magistrales
et fantaisistes. De The Flaming Lips à Bruce Haack pour les influences, Tioklu est un chimiste. Mais bien loin de celui que l’on trouve dans les écoles, Théo est plutôt un artisan de la texture sonore.
De son apprentissage du piano au Conservatoire à la déconstruction de cette rigueur pour s’en éloigner, Tioklu propose aujourd’hui une musique spontanée mais réfléchie comme une histoire dont il serait le narrateur. « Le mixage et la production permettent de dire des choses en plus des mots. C’est un vrai outil narratif », explique-t-il. En résulte The Electric Soup, un bonbon joyeux, chimérique et intrépide. De quoi s’enivrer avec émerveillement dans ce « fruit pourri » qu’il convient parfois de laisser de côté avec légèreté pour en oublier son cynisme et sa férocité.

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