LULU VAN TRAPP
LULU VAN TRAPP - ALBUM "I'M NOT HERE TO SAVE THE WORLD"
Depuis 2017, les Lulu Van Trapp composent, apprennent, tournent, sortent des clips, organisent d’immenses bals costumés, travaillent avec une coiffeuse, une styliste, une maquilleuse, une scénographe, montent sur scène en costume trois-pièces, en sortent nus… Surtout, SURTOUT, ils viennent d’enregistrer un album où aucune chanson ne se ressemble. Quand on leur demande pourquoi ils font tout cela, leur réponse tombe comme une révélation : « On essaye de se libérer de la maladie moderne de l’égo ».
À l’origine, il y a Rebecca et Max. Tous deux jouent dans La Mouche, un groupe ultra furieux dont les membres vivent au Wonder, un ancien squat de St-Ouen. Le genre collectif qui part en tournée en caravane, construit sa propre scène, monte la sono, dresse une buvette et met la misère à des gens qui n’ont rien demandé. En réaction à la violence dans laquelle ils puisent leur énergie, Rebecca et Max composent des chansons, à deux, très belles, ce qui leur évite de se disputer. Le groupe est en train de se séparer, le couple qu’ils forment aussi, alors…
« La première chanson qu’on a composée,raconte Rebecca, c’était sous une tente, pendant un orage. On était coincés. Pour ne pas nous entre-tuer, on a composé une chanson d’amour, très douce. Ce fut le début de Lulu Van Trapp, le groupe de tous les interdits. »
Tous deux avaient envie de douceur, de profondeur, de beauté. Rebecca toujours : « C’était une manière de se réunir, pouvoir repasser du temps ensemble en faisant de la musique. Guérir. » Sauf que le remède plait, et pas qu’à eux. Un premier concert au coucher du soleil sur la plage de Biarritz « avec les vagues en fond, ultra-romantique, hé hé » selon Max, sera leur coup d’essai. La musique est bien, lo-fi, intimiste. Mais le naturel revient au galop. Alors, quand il fut temps de faire la première partie de “FAIRE” à la Maroquinerie, ils montent un groupe, avec Manu à la basse et Nico à la batterie. Voilà : Rebecca, Max, Manu et Nico, une série de patronymes qui sonne comme une bande d’amis inséparables dans une sitcom de leur petite enfance. Car, oui, il faut le préciser : Lulu Van Trapp est encore jeune.
Max : « Comment on a rencontré la maquilleuse, la coiffeuse la styliste et la scénographe avec qui on travaille ? Bah, les filles sont venues nous parler, Rebecca a chopé leurs téléphones, regardé leur Instagram et leur a dit : tu fais quoi demain ? Elle est un peu caillera dans le recrutement. ». Elle n’a pas procédé autrement avec Azzedine Djelil, leur producteur. Sur le tournage d’un clip pour Catherine Ringer, elle lui passe un sticker du groupe, il va regarder leur premier clip “G. Host” le soir même. Les guitares sont pleines de flanger, comme il était de mise à l’époque, la réalisation de la vidéo est minimaliste et iconoclaste (cadre superbement composé par Julie Oona), les voix fraiches. Il propose de les enregistrer une première fois, « pour voir ». À l’issue de la session de “Korean BBQ” (où guitares twangs, belle ligne de basse, et mélange parfait synthé/boite à rythmes, épousent la voix de Rebecca, mélancolique comme du jus de Goyave), Azzedine relance. «On fait un E.P.».
Ils enchainent “Valley Of Love”, “Spritz Codeine”, “Les Mots d’Amour”. La première est une espèce de tube rock imparable, la deuxième une bluette synthétique qui sent salement l’éther et Los Angeles, et la dernière, une chanson tout droit sortie d’un duo Synth Pop de 1984 (une époque où aucun des Lulus n’était né…). Tout le monde est d’accord à ce moment là pour faire un album.
Restes alors à enregistrer “Brazil”, “Joan Of Arc”, “The Echo” (une chanson un peu trop intime pour être décryptée), “Song For L ”, “Lulu”, et… « Prom Night ». La dernière chanson composée, la dernière chanson enregistrée « écrite pour notre Bal de Promo que nous avions organisé au Pop Up du Label, explique Rébecca . Tu vois, là, c’est typique : sur la version live, je m’époumonais pendant cinq minutes. Mais à Midi live où nous avons finalisé l’album, il s’est passé, comment dire, l’un de ces moments de grâce. Malgré les références, les clins d’œil dans la prod, les déguisements, les personnages, tu es face à la vérité, tu as tué ton égo. C’est ce qu’on fait avec Lulu Van Trapp : construire un château baroque pour nous mettre tout nu à l’intérieur. » Et c’est beau.
On en parle dans la presse
« Entre la femme et les Rita Mitsouko, il ya Lulu Van Trapp »
La comparaison vous semble abusée ? Jetez donc une oreille, voire les deux, sur le titre « Brazil ». On ne sait pas si Catherine Ringer et La Femme ont validé, mais le nouveau single de ces Français sous perfusion pop fait l’effet d’un médicament. Respectez les doses prescrites : 1 dose matin, midi et soir en attendant le premier album « I’m Not Here To Save The World » prévu pour le printemps 2021.