Échappé de son groupe indie rock Born Idiot, le Rennais Tiago Ribeiro s’en était allé explorer l’an dernier ses racines brésiliennes dans un premier EP solo sous le nom de Niteroy qui l’avait instantanément propulsé dans les radars des meilleurs festivals hexagonaux (Les Transmusicales) et médias spécialisés (France Inter, Radio Nova, FIP, Culturebox…). Vient donc l’heure de la confirmation du deuxième EP.

Si « Dia De Chuva » le précédent EP de Niteroy reposait sur la célèbre saudade du pays de ses ancêtres, ce « Cachoeira » creuse le sillon du groove discoïde qui a irrigué les grandes productions brésiliennes à la fin des 70s pour faire danser sa pop. En- tendons-nous bien, la disco do Brasil ne ressemble pas à ses cousines américaine ou européenne. Elle est plus discrète, plus subtile. Tout repose sur un tempo laidback, avec un gros feeling jazz-funk, et toujours cette mélancolie joyeuse qui affleure à chaque arrangement sexy. Écoutez par exemple « Estrela Doente », « A Ilusão » ou « Cachoeira », et vous vous retrouverez aussitôt au milieu d’une foule moite sous un ciel étoilé, à remuer lascivement des hanches, avec un large sourire qui vous mange le visage.

De leur côté, « Universo » et « Paraty » rappelleront la patte rêveuse de Niteroy dé- couverte sur le premier EP, avec une voix douce et indolente, qui semble vous bercer à l’ombre d’un pernambouc, au petit matin d’une nuit câline. Et si la musique a le pouvoir de concrétiser les images mentales qu’elle évoque, on est en droit de penser que la synth-pop groovy de Niteroy a un bel avenir devant elle.